Internements psychiatriques abusifs en France

Internements psychiatriques abusifs en France

Alors que le nombre d’internements sous contrainte en France ne cesse d’augmenter ces dernières années, la Commission des Citoyens pour les droits de l’Homme (CCDH) alerte les autorités de santé sur la banalisation des internements forcés au sein des hôpitaux psychiatriques.

Selon une étude publiée en février 2017 dans la revue Questions d’économie de la Santé, plus de 92.000 personnes ont été internées sous la contrainte en 2015. Ce nombre a augmenté de 15% entre 2012 et 2015. L’étude révèle également que depuis la mise en place de l’internement sous contrainte en cas de péril imminent, le nombre d’internements forcés a plus que doublé. Alors que 8500 personnes ont été internées en 2012, ce chiffre monte à 19 500 en 2015.

Selon le ministère de la Justice, 2 300 demandes d’annulation d’internements complets et partiels ont été faites en 2016 par le patient ou par ses proches auprès du Juge des Libertés et de la détention. Parmi ces nombreuses demandes, le Juge a pris la décision d’annuler 305 mesures d’internements, soit 13%.
(source : http://sante.lefigaro.fr/article/psychiatrie-le-nombre-d-internements-sans-consentement-en-augmentation/)

La procédure d’admission en soins psychiatriques sans consentement et sans demande de tiers peut être utilisée, d’après la loi du 5 juillet 2011, « lorsqu’il s’avère impossible d’obtenir une demande » présentée par un membre de la famille ou un proche « et qu’il existe, à la date d’admission, un péril imminent pour la santé de la personne, dûment constaté par un certificat médical. »

Ainsi, un directeur d’hôpital peut donc décider d’hospitaliser une personne en psychiatrie sans son consentement et contre l’avis de la famille ou de ses proches. La famille est simplement informée dans un délai de 24h. La famille est ainsi mise devant le fait accompli, son seul recours étant alors de saisir le juge des libertés et de la détention et de prendre un avocat. Cette nouvelle procédure est une porte ouverte aux dérives et à l’arbitraire.

La CCDH dénonce depuis plus de 40 ans les privations de libertés et le non-respect des droits humains au sein des hôpitaux psychiatriques français. Elle reçoit chaque semaine de nombreux témoignages de victimes de ces traitements.

La CCDH a été fondée en 1969 par l’Eglise de Scientologie et le professeur de psychiatrie Dr. Thomas Szasz, à une époque où les patients étaient parqués dans des hôpitaux et auxquels on retirait tout droit constitutionnel, civil et humain. Ces abus ont encore lieu aujourd’hui.

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