L’école du crime (partie 5)

L’école du crime (partie 5)

Le seul système est de regretter que le malfaiteur soit jamais né

[…] Un jeune homme, servant en ce moment pour quatre ans dans le corps des marines des États-Unis commença sa carrière criminelle en volant des voitures et en agaçant de manière générale la police et la population. Un juge lui dit qu’il aurait soit deux ans dans un pénitencier soit quatre ans dans les marines, et que c’était à lui de faire son choix. En tant que marine, son état de service est sans tache, il s’est élevé au rang de caporal par son intelligence, et aux dernières nouvelles il faisait diverses études ayant trait à des projets utilitaires dans le civil.

Les marines se lèveront probablement jusqu’au dernier, de l’aube jusqu’au crépuscule, pour condamner une telle révélation. Peu de jeunes ont eu la chance de ce caporal, et les cas qui ont eu la chance de pouvoir choisir sont lamentablement peu nombreux. Le caporal a eu quelques sergents coriaces à Parris Island (une base du corps des marines) pour lui faire passer ses absurdités, et quand il en est ressorti, c’était un type sain avec la tête sur les épaules.

Il y a aussi le système des colonies pénitentiaires dont la France et l’Angleterre ont abusé d’une manière si regrettable. L’échec de la colonie pénitentiaire ne tient pas de son principe, mais de son application. Un homme sain deviendrait fou en Guyane française, même s’il était « libre ». Aucun être humain ne pourrait survivre dans les jungles de la Tasmanie quand aux risques naturels s’ajoutent les gardiens souverains qui ont reçu l’ordre de ne « pas faire de quartier » et qui ont leurs propres appétits malsains.

Il y a une colonie pénitentiaire qui a survécu à un degré remarquable. Mais ceci doit être chuchoté, car bien qu’elle fût colonisée d’abord par des « criminels » c’est aujourd’hui le continent à la criminalité la plus basse — ce qui semblerait détruire la théorie de l’hérédité.

Il y a plus de routes à construire, plus de barrages à élever dans ces États-Unis que ne pourraient l’accomplir cent millions d’hommes en un millier d’années. Ce qui sous-entend travaux pénitentiaires. Mais les travaux pénitentiaires doivent-ils être jugés et mis au rebut sans plus y penser, alors que les conditions dans lesquelles ils sont pratiqués rivalisent avec celles de la Guyane française ?

Un homme peut-il garder le respect de lui-même quand il est enchaîné à son compagnon par la cheville ? Quand un garde se tient tout près avec un fusil ? Quand on ne lui fait preuve d’aucune considération ? Et finalement, surtout, quand son travail est une corvée et non pas un accomplissement ?

Il y a l’Alaska, un pays avec de grandes possibilités, et qui a apparemment un grand besoin de population et de travailleurs de bonne volonté.

Ah non ! je m’aventure sur un terrain glissant.

Bien sûr, le seul système est de regretter que le malfaiteur soit jamais né. Le fait est qu’il est né et qu’il a grandi jusqu’à l’état d’adulte, mais cela n’a rien à voir.

Naturellement, nous ne nous préoccupons guère de savoir qui forme les rangs du crime organisé. Nous nous fichons complètement que notre maison soit cambriolée ou notre enfant kidnappé. Pourquoi ne devrions-nous pas loger, nourrir, et payer l’éducation de ces jeunes à la Grande École du crime ?

Il est un fait anodin qui, s’il est prouvé, n’aura absolument aucun rapport avec la situation : c’est la question de savoir si le nombre des criminels à l’intérieur de nos frontières a diminué avec la formation du C. C. C. — compte tenu bien sûr de l’accroissement naturel du crime dans tous les secteurs, dû à l’humiliation engendrée par l’aide sociale ainsi que par l’indigence et les souffrances accrues des familles. Non, cela n’aurait absolument rien à voir.

Nous, le peuple, plaidons, supplions, exigeons que la pratique de regretter que les jeunes s’étant écartés du droit chemin soient jamais nés conserve sa position honorable dans les livres de loi incontestablement justes de ces grands et glorieux États-Unis, le pays où tous les hommes sont créés égaux.

 

Le texte « L’école du crime » écrit par Ron Hubbard est disponible dans son entièreté dans le livre Le philanthrope : La route vers le respect de soi-même de La Collection L. Ron Hubbard.